Retour au bureau : à chaque organisation son modèle idéal

Ce début d’année 2024 a déjà été riche en enseignements grâce notamment aux différentes rencontres lors d’évènements. Et l’une des sources de ces enseignements a été la dernière édition de The Next Workplace le 23 janvier dernier.

Osol est un des membres fondateurs de The Next Workplace, un collectif de plusieurs startups innovantes de l’environnement de travail. L’objectif ? Organiser des moments d’échanges et de partages sur tous les sujets du Future of work.

Alors après une première édition réussie en 2022, on a remis ça avec une question en ligne de mire : Retour au bureau, vraie ou fausse bonne idée ?

La première intervention de Calle Sågbom, Workplace Advisor indépendant anciennement chez CBRE et Cisco - qui a fait l'objet d'un premier article - a mis en lumière sa conviction qu’un RTO forcé ne peut fonctionner, il faut accompagner les collaborateurs.

C'est donc ensuite Manuel Martins (Danone) et Franck Douau (LVMH), deux Directeurs Environnement de travail avec des organisations différentes, qui nous ont offert un précieux débat pour y répondre.

Voici un résumé des idées de cette seconde discussion 👇

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Introduction : un paysage professionnel en mutation

Le Future of work évolue rapidement et depuis quelques mois maintenant la question du retour au bureau suscite des opinions divergentes. D’un côté du débat, LVMH, réputée pour son approche traditionnelle et son excellence sur le volet hospitality, explore le télétravail avec prudence, reflétant une culture d'entreprise où la présence physique a toujours joué un rôle central. De l'autre, Danone, connue pour son engagement envers la flexibilité et l'innovation sociale, adopte une politique de télétravail plus ouverte, illustrant deux visions contrastées du monde du travail moderne.

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Télétravail : deux approches, un objectif 🎯

Bien que les deux entreprises aient des modes de fonctionnement différents, leur objectif reste le même : trouver le bon équilibre pour répondre aux besoins des collaborateurs tout en gardant en tête les réalités métier et les valeurs ancrées. Réussir à mêler productivité et bien-être des équipes est le grand défi des directions de l’environnement de travail.

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Maxime Cousin, Manuel Martins, Franck Douau et Mehdi Dziri lors de la discussion entre les DETs de Danone et LVMH - The Next Workplace 2024

LVMH : équilibre et prudence

LVMH a intégré le télétravail dans son organisation avec un accord de 2 jours par semaine. En réalité, les équipes sont tellement habituées au bureau qu’elles travaillent plutôt un jour depuis la maison. Cette approche mesurée démontre bien que chaque organisation peut trouver son modèle idéal, du moment qu’il reste en adéquation avec les valeurs et la culture de l’entreprise. Franck Douau a mis l’accent sur l’importance de l'espace de travail comme lieu de créativité et d'innovation, en cherchant à optimiser l'expérience collaborateur dans un cadre qui respecte à la fois les besoins individuels et les impératifs du groupe.

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Danone : flexibilité et adaptation

Chez Danone, le télétravail était déjà mis en place avant la pandémie avec 2 jours accordés par semaine mais ils étaient très peu utilisés par les équipes, notamment du fait que les bureaux favorisent le bien-être du salarié du début à la fin de sa journée. Avec l’arrivée du Covid, le télétravail s’est démocratisé dans l’entreprise ce qui a permis aux dirigeants et managers de Danone de comprendre qu’il n’impactait pas la productivité et l’efficacité. Il peut même être bénéfique pour d’autres objectifs, notamment environnementaux et financiers.

Pour aller plus loin, Danone a mis en place une expérimentation sur un an : le Danpact. L’objectif est de revenir à la maille de l’équipe et du manager qui a la liberté d’accorder plus de jours de télétravail à son équipe. Pour Manuel Martins, c’est une vraie évolution qui montre l’importance d’intégrer les collaborateurs dans ce process. Il partage d’ailleurs la vision de Calle Sågbom nous disant qu’il croit “beaucoup en la collaboration car on est plus fort quand on crée avec les équipes”.

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Mais alors, qu’est ce qui façonne la relation au télétravail ?

Pour le Directeur Environnement de travail de LVMH, 3 principaux facteurs peuvent jouer un rôle dans la relation qu’ont les collaborateurs face au télétravail :

👤 Ce que les dirigeants insufflent à leur entreprise : cela a un impact sur le COMEX, les managers, les responsables et in fine tous les autres collaborateurs

👩‍💻 Les aménagements à la maison : un collaborateur avec un cadre de travail efficient sera plus enclin à rester en télétravail vs quelqu’un qui bosse sur son canapé

📍 La localisation : on facilite la vie du collaborateur si le bureau est dans un nœud de transport

Manuel Martins rejoint Franck sur ces 3 points et ajoute que le sens peut prendre davantage d’importance si le collaborateur est porté par une politique d’entreprise claire sachant où elle va tout en se sentant engagé dans cette aventure.

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Hospitality : l’importance des services proposés ⭐

Avec des espaces de travail qui se sont adaptés aux évolutions, Danone propose un mode flex office “raisonné” c’est-à-dire réfléchi avec les équipes. Chez LVMH, les aménagements sont répartis entre bureaux attitrés et open spaces pour répondre aux différents usages de chaque département. Ainsi, bien qu’ils nécessitent quelques réglages en continu, les espaces de travail ne subiront sûrement pas de révolution. Les deux intervenants se rejoignent par contre sur l’importance d’intégrer les bons services dans ces espaces.

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Reprendre les codes de l’hôtellerie

Pour Franck Douau, il faut savoir se mettre à la place du collaborateur pour lui faciliter au maximum la vie tout en s’imprégnant des codes de l’hôtellerie. Travailler sur cette partie servicielle de façon générale est donc essentiel. LVMH travaille sur “l’art de recevoir” les invités, les collaborateurs ou toutes autres personnes qui rentrent dans des bureaux de l’entreprise. Des "gouvernants" ont ainsi pour rôle le bon accueil de tous.

Manuel Martins insiste quant à lui sur l’importance de la différenciation : si un invité qui mange au restaurant de Danone a la même expérience chez LVMH, ce n’est pas intéressant. Il faut donc trouver des méthodes pour se différencier sur tous les domaines (et même la restauration 🍽️).

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La technologie comme pilier ?

L’Environnement de Travail a été notamment révolutionné par le smartphone - comme le souligne Franck. Le collaborateur est habitué à l’utiliser dans son quotidien donc il ne voit pas ou peu d’obstacles à son utilisation au bureau : tout se gère donc sur le smartphone. Pour le DET de LVMH, l’outillage en général est un des moyens pour améliorer en continu l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

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Data : savoir bien l’analyser

Comme pour l’aménagement des espaces, la mise en place de services doit être suivie pour pouvoir bien s’adapter. Mais deux problèmes se posent : le trop plein de datas et notre capacité à l’analyser.

Selon Manuel, “une bonne organisation doit capter 70% des choses avant qu’elles soient vues” et pour le reste, il faut s’engager sur une capacité de réactivité. Par exemple, tout ce qui est lié à la sécurité doit être réglé en moins de 30min vs au confort en moins de 2h. Franck rejoint également Manuel sur ce point en insistant sur l’importance de définir ce qu’on attend de cette data : bien valider en amont les cibles des reportings et lister les types de data nécessaires pour chaque reporting.

C’est d’ailleurs Doctolib qui a intégré un analyste de données dans son équipe Workplace composée d’Anis Sebbah (qui nous avait d’ailleurs offert une interview lors de Workplace Meetings 🎤).

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Conclusion : défis similaires, réponses différentes, résultats ?

Le débat entre Franck Douau (LVMH) et Manuel Martins (Danone) a rapidement mis en évidence qu’il n’y a pas qu’une seule bonne stratégie à adopter. Le principal réside plutôt dans les méthodes appliquées pour réussir à trouver le bon équilibre entre bien être des collaborateurs et performances de l’entreprise. Ils ont aussi mis en lumière l’importance de rester à l’écoute des évolutions pour savoir anticiper les transformations. Le fait de travailler conjointement entre les départements EDT (Environnement de Travail), RH (Ressources Humaines) et IT (Information Technology) permet notamment de prendre plus facilement en considération les besoins et contraintes globaux des collaborateurs, des équipes et des réalités des organisations.

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Merci à Le Wagon Paris pour son accueil, aux intervenants et aux participants pour cette seconde édition, on a hâte d’être à la prochaine. En attendant, revivez l’évènement en vidéo 😎

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L'équipe organisatrice de The Next Workplace 2024 - Rzilient, Slean, Osol, Bureaulogie, Ubiq et Café

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February 28, 2024

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