Résumé du podcast : A l’occasion de l’échange entre NuWork et Bluedigo, Maxime Baffert, CEO, se prête à notre micro pour traiter du sujet de l’hybridation des environnements de travail appliquée au mobilier. Écosystème de travail, législation, disponibilité et délais, coûts : Quel est l’impact du reconditionné ? Un constat a marqué notre invité avant la création de son entreprise : les entreprises se débarrassent régulièrement de leur mobilier dans des proportions. Avec l'arrivée de la pandémie mondiale, les délais de livraisons, se sont vus considérablement augmenter, et la hausse des prix a aussi contribué à modifier les pratiques des aménageurs, en faveur du mobilier de seconde main. Pour équiper en masse les salariés pour le télétravail, rendre leurs bureaux flexibles pose des questions d'hybridité.
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Chaque année, 250 000 tonnes de mobilier de bureau partent à la poubelle.

C’est un constat d’autant plus affligeant qu’on a, d’un côté des pratiques qui encouragent ce gâchis, et d’autre part des solutions.

Il y a 3 ans, Maxime Baffert, fait lui aussi cette conclusion. Après avoir travaillé 12 ans pour une entreprise, et avoir vécu avec elle une série de déménagements et de reconfigurations, lui vient l’urgence de donner des alternatives face à la perte que représentaient ces changements. C’est comme ça qu’en juillet 2019, il crée sa start-up Bluedigo.

Bluedigo se démarque sur 3 axes : écologie, aménagement, télétravail.

L’entreprise récupère les meubles usagés des entreprises pour les remettre en état, puis les revendre. En complément de son offre de seconde main, elle opère une sélection de meubles neufs auprès de fabricants qui répondent à des critères environnementaux.

Et surtout, c’est du made-in-France. 🙌 🇫🇷

Le tournant de l’hybride n’a pas vraiment aidé à développer des pratiques écologiques, éthiques.

Surtout quand les entreprises se reposent sur les tendances pour changer leurs bureaux d’aspect : c’est leur façon de répondre à un besoin d’attractivité et de rétention.

Dans cette démarche, le reconditionné gagne en popularité.

Mais cela prend du temps, beaucoup de temps, à s’implanter dans les habitudes des acheteurs publics.

Il y a des raisons à cette lenteur, mais les occasions ne manquent pas pour faire adopter cette pratique encore sous-estimée.

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Écologie 🌳

Le premier constat de Maxime face à ces problématiques, concerne les enjeux écologiques liés à la production et au traitement des déchets de mobilier de bureau.

Les activités de bureau produisent 2,4 millions de tonnes de déchets par an. 40 % de ces déchets sont brûlés, 40% enfouis et 15% seulement sont recyclés.

Face à cette perte, la création de l’éco-organisme Valdelia a permis de faire baisser la part de l’enfouissement et de l’incinération pour développer le recyclage et la réutilisation sous forme de nouvelles matières. Cependant, seulement 3,6% des meubles ont été mis à disposition auprès d’entreprises du réemploi et de la réutilisation en 2021, selon les chiffres de Valdelia.

C’est un véritable manque à gagner.

Ces matières premières consomment énormément d’énergie et produisent autant de CO², autant pour leur fabrication et leur transport que leur incinération.

Dans un contexte où les entreprises sont mises à l’arrêt, et où l’urgence environnementale se glisse à la une des journaux, le reconditionné fait son chemin dans les agendas des aménageurs et des décideurs.

Bien obligés de constater que la pénurie de matières premières (notre bois de qualité étant en grande partie exportée), couplée à l’augmentation de la demande va faire exploser les prix du neuf, les acheteurs finissent par s’orienter vers des solutions moins coûteuses, et plus nobles.

Face aux hésitations, Maxime Baffert de rappeler :

Le mobilier est conçu pour durer entre 20 et 30 ans. Il est donc fait pour avoir plusieurs vies.

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Or, lorsqu’il est renouvelé tous les cinq ans, le mobilier perds en qualité et en disponibilité.

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Disponibilité 📦

Le deuxième constat concerne l'enjeu de disponibilité et d'approvisionnement en matière première pour le mobilier neuf.

Rappelez-vous, durant le Covid, les délais d'approvisionnement peuvent atteindre jusqu’à cinq semaines. C’est un ralentissement que les projets de rénovation et d’aménagement des bureaux ne peuvent pas se permettre.

Dans ces conditions, le seconde main devient alors une solution d’urgence, et c’est dans ce contexte que Bluedigo développe sa croissance, alors que l’entreprise avait jusque-là du mal a décoller.

Les prix ont tendance à augmenter, et on comprend vite que cette augmentation va rester. L'achat de produits reconditionnés pourrait ainsi représenter une alternative en réponse au taux d'inflation annuel, qui stagne à 9,2% en mars 2023 dans la zone OCDE.

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Un Processus éthique et valorisé 🏆

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Du point de vue du nettoyage, rendre le mobilier en état nécessite peu de dépenses énergétiques.

La loi, à ce sujet, est aussi du côté de Bluedigo : la loi AGEC (Anti Gaspillage pour une Economie Circulaire).

Cette loi, entrée en vigueur le 9 mars 2021, oblige les acheteurs publics à consacrer entre 20% et 40% de leurs achats à des produits reconditionnés ou issus du réemploi.

Réduire le gaspillage c’est réellement possible, il faut arriver à convaincre que c’est du matériel fonctionnel dans les entreprises.

Depuis sa création, Bluedigo a permis d’éviter l’émission de 2 035 tonnes de CO² et la production de 700 tonnes de consommation de matières premières polluantes associées à la création d’objets neufs.

Dans le cadre d'une stratégie RSE, donner ou vendre ses meubles encourage l’économie circulaire favorise l’emploi au niveau local, et aide à réduire les déchets.

Le processus de Bluedigo consiste à :

Faire l’inventaire des meubles (à l’aide de vos photos et d’informations sur leur état)
Organiser une rencontre : Si le stock de mobilier est récupérable, Bluedigo propose aux entreprises de leur rendre visite afin d’évaluer les conditions de la reprise.
Effectuer le Déménagement : l’objectif est d’intervenir le plus en amont possible et de se coordonner (prise de photos in situ, démontage du mobilier, vente sur place, attention et soin apporté au mobilier)
Faire un Bilan RSE : après l’opération, Bluedigo fournit un certificat de reprise labellisé.

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Pour une hybridation du parc mobilier 🛋️

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La réorganisation des espaces de travail, pour accueillir des modèles plus flexibles, expose les clients de Bluedigo à plusieurs contradictions .

Comment favoriser l’hybridité des espaces en soutenant les initiatives écologiques?
Comment proposer à ses employés un espace de travail qui se renouvelle sans heurter leur conscience écologique?
Comment ne pas confondre flexibilité des modes de travail et changements impulsifs ?
Et comment maintenir une identité cohérente dans un espace qui accueille du mobilier reconditionné?
En utilisant du seconde main, ne risque-t-on pas de devoir composer avec du mobilier dépareillé?

A ça, les réponses paraissent simples pour le CEO de Bluedigo, tout simplement parce qu’ils y sont préparés.

Et ça commence dès le processus de récupération du mobilier usager. Bluedigo accepte la reprise à 3 conditions :

L’entreprise cliente a 50 postes de travail minimum (bureau, chaise et caisson)
Elle propose à la récupération du mobilier uniquement de bonne qualité

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Exit les meubles IKEA, et le bureau patte-cassée.

Au moment du réaménagement, Maxime invite à réfléchir selon l’espace donné et la disponibilité.

Ce choix de mobilier, il précise, semble mieux convenir aux espaces de productivité : c'est le cas pour les bench et les chaises de bureaux.
il est moins adapté aux espaces de restauration, de convivialité, ou de créativité (on privilégiera pour ces espaces du mobilier design, signature, de facture neuve).

Et ces deux besoins peuvent être adressés de façon durable.

75% de nos ventes concernent le mobilier reconditionné, et 25% le mobilier neuf éco-conçu.

Pour ça, Bluedigo travaille avec une vingtaine de partenaires en France. Avec une liste de références grandissante, axée sur la qualité et l'écoconception, tout est en place pour pérenniser le marché du mobilier reconditionné.

D’ailleurs, nous avons demandé à Maxime quel terme représentait le mieux pour lui le futur de l’aménagement des bureaux.

Et il représente à la fois le problème et la solution :

Hybridation

Et, pour faciliter le passage au télétravail, le Pass Remote proposé par Bluedigo permet aux salariés de bénéficier d'un bon d'achat pour s'équiper, en passant directement par le site pour se faire livrer. Le prix de base du pack est à 280€ et comprend une chaise ergonomique et un bureau ou un bench.

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Miser sur la différence ❇️
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Le prix moyen d'une pièce reconditionnée se situe entre 20% et 50% en dessous du prix du neuf, le seconde main est une tendance prometteuse qui gagne en popularité.

Ce qui est intéressant sur le mobilier, c'est que ce n'est pas concerné par l'obsolescence technologique. Le mobilier de bureau se prête particulièrement bien au réemploi.

Pourtant, le marché est toujours en phase d'évangélisation.
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Même si la législation favorise ses pratiques, le processus de récupération des meubles usagé n’est pas encore optimal : les entreprises qui souhaitent réaménager conservent encore leurs habitudes d'achat du neuf, et la mise en application de la loi AGEC datant de février 2021 limite encore les sanctions à ce niveau.

Cependant, Maxime Baffert reste optimiste : ce n’est que par l’exemple qu’on finira de convaincre les retardataires.

Pour faire un premier pas vers une démarche d'actualisation plus responsable, on peut déjà commencer à se questionner :

Qu’est-ce qu’il faut garder actuellement?
Qu’est-ce qui peut accueillir du reconditionné ?
Comment, en économisant les moyens, valoriser une identité?

Parce que finalement, l' "effet waouw” si recherché, peut justement se traduire par l’hybridité du mobilier.

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💬 On en parle
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Personnes & entreprises citées :

Eurosite, Buronomic, Maxima Mobilier, Slean, Weburo
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April 3, 2023

#podcast

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Le mobilier reconditionné en faveur de la flexibilité